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Repenser l'orientation


Les préjugés sur les différents cursus


Dans l’opinion générale, les cursus sont hiérarchisés : le cursus général est considéré (à tort) comme étant au-dessus de tout autre cursus, les voies autres que la voie générale sont souvent mal vues et connotées négativement. Pourtant un bon cursus ne veut rien dire en soi. Il me semble qu’une bonne orientation est surtout une orientation dans laquelle l’élève va pouvoir développer son potentiel au maximum.


Malheureusement aussi, on associe trop souvent la voie générale aux bons élèves et les autres voies aux mauvais élèves. Rappelons que nous sommes tous bons dans certains domaines et moins dégourdis dans d’autres : l’école n’évalue qu’une partie de nos capacités et cette évaluation se fait à un instant T. Pour certains ces compétences scolaires là sont difficiles à acquérir et trop souvent on cherche une solution à ce que l’on considère comme un problème. Si quelqu’un ne sait pas bricoler, irait-on dire qu’il a un “problème”? Non. Alors parfois, je pense qu’il serait bon de ne pas oublier que l’école et la voie générale n’évaluent qu’une partie de ce qu’un élève est capable de faire et que certains seraient bien plus épanouis et bien plus performants dans des voies plus concrètes. Ce qui est le plus important, c’est que l’école reste un lieu d’apprentissage et d’épanouissement et non pas qu’il soit, comme c’est trop souvent le cas, un lieu dans lequel on va sans savoir pourquoi on y va et sans en retenir grand chose.


Une bonne orientation : c’est celle qui nous permet d’exploiter notre potentiel

Pour développer son potentiel, il faut être dans un environnement qui correspond : certains sont plus à l’aise sur des choses concrètes, d’autres sont plus performants sur des choses plus manuelles, d’autres vont mieux se débrouiller sur des choses plus abstraites. Certains ont besoin d’être dans un environnement un peu moins exigeant pour avoir confiance et progresser alors que d’autres ont besoin d’un environnement challengeant pour arriver à se motiver et se surpasser etc… Chacun est différent et la diversité de parcours proposés (avant le bac et après le bac) permet à chacun de trouver sa voie.


Certains suivent un cursus général mais sont complètement dépassés car les matières enseignées ne leur plaisent pas ou car ils ont du mal à apprendre ou à rester sur une chaise toute la journée. Ils perdent confiance et finissent par subir leur scolarité en en retirant in fine pas grand chose. Parmi eux, certains auraient pu être bien plus à l’aise en voie technologique, en gardant une bonne confiance et en apprenant beaucoup plus de choses. Inversement, certains sont en voie technologique ou professionnelle contre leur gré et décident de saboter leur année. Peut être que pour certains, s’ils avaient des difficultés pour rester en général, un redoublement aurait pu avoir été envisagé.


Ces exemples ne sont pas des cas particuliers, je vois trop souvent des élèves qui n’exploitent pas du tout leur potentiel parce qu’ils ne sont pas à leur place : l’environnement dans lequel ils sont ne leur permet pas de bien apprendre, de progresser.


Repenser l’orientation

Il serait temps de repenser et de revaloriser toutes les filières pour que les élèves choisissent leur voie sans avoir systématiquement en tête que la voie générale est la meilleure. Classer des cursus de façon absolue n’a aucun sens, un cursus n’est bon que s’il est adapté à l’élève. Les bons cursus sont relatifs et non pas absolus.

Cela nécessite aussi de mieux aider les jeunes à bien se connaître, y compris sur tout ce qui n’est pas scolaire : les inciter à aller explorer, à se renseigner sur différents métiers etc, éventuellement intégrer aussi dans les programmes scolaires des enseignements plus manuels au collège…Il y a malheureusement encore beaucoup de préjugés à déconstruire sur ces sujets et certaines formations mais il semblerait que doucement la vision des métiers manuels évolue. : ces dernières années, beaucoup de cadres sur diplômés ont tout abandonné pour se former à la menuiserie, la boucherie ou encore la pâtisserie. Et si c’était le début d’un changement de mentalités et d’une revalorisation de ces filières?


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