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Adolescence et cadre : 3 idées reçues



Idée reçue n°1 : Le cadre ne permet pas au jeune de se développer et de s'exprimer

L’adolescence est une période de changements et de bouleversements intenses. Pendant cette période tout particulièrement, les adolescents ont besoin de pouvoir s'exprimer et de se sentir écoutés. Contrairement à ce que certains pensent, le cadre ne va pas à l’encontre des besoins de l’adolescent. Il leur permet de se développer dans un environnement sécurisant et stable, de savoir ce que sont les limites pour aussi connaître et identifier les leurs, d’accepter les limites des autres et d’apprendre à gérer la frustration que les limites peuvent générer. Pour vivre en société, nous avons besoin de limites, que ce soient des limites établies sous forme de lois ou de règles par exemple mais aussi des limites que l’on se fixe soi-même pour se respecter et des limites que les autres nous fixent pour se faire respecter. Par la notion de limite, on accède à la notion d’altérité, de respect, de vie en société. Et poser des limites n'empêche pas d'être à l'écoute, d'être bienveillant. Au contraire, cela apporte un cadre rassurant dans lequel il est facile de créer un dialogue...

Depuis peu, je demande à chaque jeune que j’accompagne s’il se sent suffisamment cadré à la maison. Certains parents seraient surpris d’entendre leur réponse…Beaucoup aimeraient être plus cadrés à la maison!


Idée reçue n°2 : Poser un cadre, c'est être strict voire méchant

Je ne sais pas si c’est lié à la popularité de l’éducation positive mais beaucoup font l’amalgame entre poser un cadre et ne pas laisser s’exprimer l’enfant ou l’adolescent. Ainsi, certains parents préfèrent ne pas poser de limites ou très peu pour ne pas bousculer leur adolescent et être plus à l'écoute de ses besoins. Pourtant, cela n’a rien à voir, on peut poser clairement les limites, le faire de façon bienveillante, être à l’écoute et ouvrir le dialogue. Le mieux est même d’aborder la thématique du cadre avec l’adolescent car il sera plus à même de trouver ce cadre positif s’il a participé à l’élaboration de celui-ci.

Poser un cadre peut tout à fait se faire de façon positive et bienveillante. Le cadre pour aider l’enfant et l’adolescent à se construire et à grandir doit être très clair : les limites doivent être très explicitement définies et l’adulte doit veiller à ce que ce qui sort du cadre soit recadré de façon ferme mais bienveillante.

Le cadre doit être cohérent, il doit être expliqué par l’adulte mais aussi et surtout compris et accepté par l’adolescent. En effet, un cadre imposé qui ne fait pas sens pour l’adolescent sera souvent rejeté violemment ou contourné.

Les limites permettent aux jeunes de se développer et de se construire. Cela leur permet aussi d’apprendre la frustration et d’apprendre à la gérer. Alors certes, cela prend une énergie folle de poser un cadre et de s’y tenir mais aider un enfant et un adolescent à grandir, c’est lui apporter un environnement sécurisant et rassurant.


Idée reçue n°3 : Beaucoup d'adolescents rejettent le cadre

Ces dernières années, il semblerait que le cadre soit de moins en moins clair. Les adolescents se sentent perdus : soit parce que les limites varient et ne sont donc pas cohérentes, soit parce qu’elles sont posées mais que les adultes ne veillent pas à ce qu’elles soient respectées. Les jeunes quand ils se rebellent donnent l’impression de refuser le cadre : ce qu’ils refusent souvent c’est la méchanceté, l’incohérence, l’injustice de décisions qu’ils ne comprennent pas. C’est la forme plus que le fond. Leur donner un cadre, c'est leur montrer qu'on est là, quoiqu'il arrive.

Chez Tutenvol, le cadre est très clairement posé : tous les jeunes signent une charte d’engagement, savent qu’ils doivent être pile à l’heure (et qu’ils auront systématiquement une remarque s’ils ont 3 minutes de retard!), qu’ils doivent s’investir dans les cours etc. Cela fait 4 ans que j’accompagne des jeunes sur Toulouse, il est extrêmement rare qu’il y ait un retard, et quand ils le sont, j’ai toujours un petit message pour me prévenir qu’ils auront 3 minutes de retard. Chaque fois que l’on travaille sur le sujet “faut il être strict avec les adolescents?”, ils me font sourire à me dire qu’avec moi ça n’est pas pareil. En discutant avec eux, je comprends que comme ils trouvent le cadre normal, cohérent et que je leur explique toujours pourquoi je les recadre quand ça arrive, pourquoi je mets un avertissement de temps en temps etc, ils comprennent ce cadre et ne sont pas du tout dans le rejet.


Aller systématiquement dans le sens de l’enfant en ne posant pas de limites claires amène souvent des jeunes en perte de repères à en chercher ailleurs : par leurs propres expériences (qui parfois peuvent aller loin : il n’est pas rare qu’ils aient des comportements à risque), en ne travaillant plus, en provoquant les adultes. Contrairement à ce que beaucoup pensent, derrière tout comportement extrême et tout rejet de l’autorité et du cadre, il y a souvent un besoin de repères, de limites, de cadre d'une part et un besoin d'écoute d'autre part




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