Peur de l'échec
Contrairement au système anglo-saxon, réputé pour être très valorisant à l'égard de ses étudiants, le système scolaire français met surtout en avant ce qui n'est pas acquis. A tel point parfois que l'on en oublie ce qui l'est.
Notre système a ses bons côtés parce qu'il pousse à être toujours perfectionniste, à mieux faire et à ne pas se reposer sur ses acquis. En revanche, pour beaucoup d'élèves n'ayant pas un très bon niveau, il peut vite s'avérer décourageant et démotivant. S'en suivent souvent une perte de confiance et une peur constante de l'échec qui empêchent les étudiants d'avancer.
Tout le monde s'accorde à dire qu'un salarié motivé travaille mieux et est plus productif. Il en est de même pour les étudiants. Ils étudient bien mieux s'ils ont envie d'apprendre et de progresser. Et c'est d'autant plus vrai à l'âge de l'adolescence, âge du chamboulement par excellence. Il suffit d'un rien pour que les adolescents lâchent prise et décrochent scolairement. Mais il suffit souvent aussi d'un rien pour qu'ils raccrochent les wagons et restent sur les rails. Ils n'attendent souvent qu'une chose, qu'on leur tende la main pour les accompagner à être, peu à peu, autonomes. Alors n'attendons plus pour transformer cette perte de confiance en soi et cette peur de l'échec en une envie de réussir sans avoir peur de se tromper et de faire des erreurs. Qui n'est pas tombé en apprenant à marcher?
Tous les apprentissages, et l'apprentissage scolaire ne fait pas défaut, nécessitent de faire des erreurs pour progresser. Pourtant, il semblerait que parfois notre système éducatif l'oublie et, en l'oubliant, mette une pression démesurée aux étudiants qui se sentent obligés de comprendre et d'y arriver du premier coup alors que chacun a son propre rythme de compréhension et d'apprentissage. L'important, c'est d'avoir envie d'y arriver et de finir par y arriver. Chacun à son rythme et dans un environnement scolaire bienveillant.